Pour toute commune, gérer efficacement la consommation de mazout de tous ses bâtiments est un véritable défi. Il existe pourtant des solutions pratiques et faciles pour les aider. Récemment, la ville de Neupré a adopté la solution de FullUp basée sur la jauge connectée. Charles-André Verschueren, échevin des Finances, du Sport et de l’Energie de la ville de Neupré, et Quentin Lagaeysse, conseiller énergie de Neupré, nous expliquent pourquoi.

Quel type de solution recherchiez-vous ?

Quentin Lagaeysse : Les spécifications techniques exigeaient, d’une part, de pouvoir relever les consommations de manière régulière et à distance et, d’autre part, d’accéder à ces données par le biais d’une plate-forme en ligne. L’accès aux données en temps réel et la possibilité d’exporter des consommations sur des durées précises étaient absolument nécessaires pour dresser un cadastre énergétique précis de tous nos bâtiments. Un outil que l’on voulait également utiliser pour améliorer la gestion de notre stock.

Charles-André Verschueren : Nous avons organisé un marché public qui a été remporté par FullUp. Quelques semaines plus tard, nos 14 réservoirs de mazout ont été équipés de jauges connectées. L’opération a eu lieu en novembre 2019.

Quels sont les premiers résultats ?

Charles-André Verschueren : L’installation est relativement récente mais la solution nous a déjà permis d’identifier deux ‘anomalies’ de consommation. Le système a révélé une consommation de 2000 litres de mazout dans une école durant les congés de fin d’année alors que la chaudière devait être coupée. Il s’agit visiblement d’un problème de régulation de l’installation. Sur un autre site, nous avons constaté des consommations suspectes de dizaines de litres de mazout en une heure. Ici, c’est vraisemblablement lié à du vol. La sonde de FullUp est donc aussi un outil permettant de dissuader les voleurs de mazout.

Qu’en est-il du coût de l’investissement et du retour financier ?

Charles-André Verschueren : L’investissement est dérisoire au vu des montants en jeu. Nous l’avions d’ailleurs considéré comme un quick win. Avant, le relevé manuel mensuel nous coûtait pratiquement 2500 € par an pour un résultat difficilement exploitable. Nous avons calculé que l’investissement était récupéré en moins de trois ans selon le scénario le plus pessimiste. En réalité, le retour sera beaucoup plus rapide car la détection des anomalies nous permet déjà de réaliser des économies importantes très rapidement. Imaginez le gain rien que pour l’école! Faites le calcul du nombre de litres de mazout que nous gaspillons les jours où l’école est fermée. Et ce n’est qu’une première étape.

Quelles sont les prochaines étapes ?

Charles-André Verschueren : Grâce à la collecte des données, nous sommes en mesure de dresser des courbes de consommation et de comparer les cycles sur des bases précises. Outre les économies directes, nous pourrons aussi optimiser nos commandes et peut-être obtenir de meilleurs prix. Prochainement, nous élargirons la méthodologie à nos consommations d’eau et d’électricité. A terme, l’objectif est d’intégrer toutes ces données dans un tableau de bord sur mesure. L’accès à ces données ouvre énormément de portes. D’ici peu, l’école mènera par exemple un projet pédagogique sur la base des relevés des consommations de mazout. On peut aussi imaginer des actions ludiques comme l’affichage des consommations à l’entrée du hall sportif et pourquoi pas des challenges pour sensibiliser les habitants. Les possibilités sont énormes.